Saint-Aubin-du-Cormier et son histoire

Photo ancienne de saint-aubin

Saint-Aubin-du-Cormier fait partie des Marches de Bretagne. C’est l’ancienne zone frontalière qui séparait le Duché de Bretagne du Royaume de France, au temps où la Bretagne était indépendante. Entre le 5e et le 15e siècle, des forteresses furent construites pour former une ligne de protection.

L’histoire de Saint-Aubin-du-Cormier

L’histoire de la ville de Saint-Aubin-du-Cormier débute vers 1225 avec la construction du château. Celui-ci aurait été élevé par le duc Pierre Mauclerc. Cela afin de tenir en respect les barons de Vitré et de Fougères. Mais aussi, pour fermer la frontière entre la Bretagne, indépendante à l’époque, et la France.

Au cours des 13e, 14e et 15e siècles, la ville était régulièrement assiégée et saccagée. Afin de la protéger, le duc de Bretagne fit construire en 1450, une seconde enceinte. Elle était située autour du château et de la ville close.

Pierre de Dreux et Alix de Bretagne

Pierre de Dreux1, dit aussi Pierre Ier de Bretagne, est un noble du 13e siècle. Il naît vers 1187 à Dourdan dans la région d’Ile-de-France. Pour finir, il meurt en 1250 au retour de croisades en Egypte. Sous le nom de Pierre 1er de Bretagne, il devint baillistre2 du duché de Bretagne en 1213. Conséquence de ses fiançailles avec la duchesse de Bretagne : Alix de Thouars appelée « Alix de Bretagne » alors âgée de 11 ans. Il n’était pas officiellement duc mais baillistre du duché car il était un étranger pour les Bretons.

La construction du château et de la ville close

Pierre de Dreux fait édifier dans sa forêt de Rennes, un château-fort . Cela s’est passé entre 1223 et 1225, près d’un petit village nommé « Bécherel ». Il voulait ainsi tenir en respect les deux plus puissantes seigneuries du comté de Rennes que sont Vitré et Fougères, situées dans la région frontalière avec la France nommée « Les Marches de Bretagne ». Pour approvisionner et entretenir ce château, construit dans une zone désertique, le duc décida alors de fonder une ville au pied de la forteresse ducale. Le duc de Bretagne choisit de consacrer sa ville à Saint-Aubin qui fut évêque d’Angers et la nomma alors « Saint-Aubin-du-Cormier ».

La légende

Pour justifier le nom de la ville, le duc Pierre 1er de Bretagne invente une légende. Il aurait bâti son château à l’emplacement d’une chapelle dédiée à Saint-Aubin qui était à l’ombre d’un cormier.

1Pierre de Dreux est un noble d’ascendance capétienne de la maison de Dreux dans la région d’Ile-de-France. Il était appelé après sa mort, « Pierre Mauclerc ». Conséquence de son allusion à ses heurts fréquents avec le clergé breton qu’il voulait régenter. Mais aussi à une politique souvent anticléricale.

2baillistre : tuteur d’un héritier mineur d’un fief au nom duquel il remplissait les obligations du vassal en échange de la jouissance du fief.


Une bataille décisive

Pour débuter, en 1488, une bataille sanglante éclate à l’ouest de la Ville, sur le site de la Lande de la Rencontre. Alors, cette attaque, diligentée par l’armée française, avait pour objectif de réunir le duché breton au royaume de France. Environ 6 000 bretons et 1 500 français perdirent la vie lors de cette journée qui sonna le glas de l’indépendance bretonne.

La bataille de Saint-Aubin-du-Cormier s’inscrit dans la longue succession de conflits de « La Guerre folle » qui oppose, dans la deuxième moitié du 15e siècle, la royauté aux grands princes du royaume.

Le déroulement de la bataille

Pour commencer, la bataille se déroule sur les landes. Elles sont situées à l’extérieur de la ville, entre la forêt de Haute Sève, et le bois d’Uzel. Les landes sont positionnées sur différentes parcelles dont celle de la Lande de la Rencontre qui, par sa toponymie, en perpétue aujourd’hui le souvenir.

Ainsi, le 28 juillet 1488, la bataille oppose les armées bretonnes aux armées françaises. D’abord, l’armée française, dirigée par le Général la Trémoille. Elle se compose de 15 000 hommes dont 6 à 7 000 Suisses. Puis, l’armée bretonne possédant 11 500 hommes. Elle regroupe des bretons (7 000) et des étrangers (allemands, anglais, espagnols, gascons…). L’armée française arrive sur les lieux vers midi et tombe nez à nez avec les troupes ducales. Conséquence d’un manque de commandement efficace côté breton, l’armée royale prend rapidement le dessus. En fin d’après-midi, les pertes sont estimées à 6 000 hommes côté breton et 1 500 côté français : la Bretagne est frappée de stupeur.

Conséquences

Cette bataille met un terme aux affrontements entre le royaume de France et le duché de Bretagne. Aujourd’hui, simple fait militaire ou symbole de la fin de l’indépendance de la Bretagne, la perception de cet évènement évolue au fil du temps et alimente les débats. Erigée en 1926 par les membres du Parti National Breton, la plus ancienne stèle commémorant la bataille est toujours visible. En 1932, une plaque commémorative est ajoutée.

Plaque commémorative

En 1988, à l’initiative du mouvement nationaliste breton, un 2e monument, le « Mémorial aux Bretons », est érigé en bordure de la route qui relie Saint-Aubin-du-Cormier à Sens-de-Bretagne.

Le mémorial aux bretons

Une association, le Musée Archipel Breton (MAB), a commencé en 2003 la construction d’un parc de sculptures-mémorial. Jérôme Cucarull s’est livré à une analyse sur la manière dont ce lieu de mémoire breton s’est constitué.


Après cette victoire de la France sur la Bretagne, le roi Charles VIII fit raser le château et couper en deux le donjon. Symboliquement, seule la façade, tournée vers la France vainqueur, fut conservée. Aujourd’hui, les ruines du château, que l’on peut découvrir en allant se promener sur les rives de l’étang, témoignent toujours de cet épisode marquant de l’histoire de la Bretagne.

Château de Saint-Aubin-du-Cormier

Une activité commerçante intense

Par la suite, la position géographique de Saint-Aubin-du-Cormier, sur l’axe Rennes-Fougères a permis le développement d’une activité commerçante importante. Elle s’est en effet beaucoup développée au cœur de la ville. Tout particulièrement autour de la place Alexandre Veillard. D’ailleurs, jusqu’au milieu du 19e siècle, des halles s’élevaient au centre de cette place. Cela faisait de cet endroit le centre névralgique de la cité. Puis, en 1848, l’application d’un plan d’alignement entraine la destruction de l’ancienne église, des halles et, on peut l’imaginer, de certaines maisons qui bordaient cette place abritant des boutiques. De nouvelles halles furent ensuite construites à proximité de l’actuelle mairie, en 1877.

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